Hortense Merisier

Blog d'écriture quotidienne

#19 Mon top 5 des meilleurs livres de tous les temps


Oui, rien que ça. J’ai un top 5 de livres tellement exceptionnels, tellement extraordinaires, tellement au-dessus de tout ce que j’ai pu lire, que je ne peux y penser sans avoir des papillons dans le ventre. Et là, on ne parle pas de livres que j’ai adorés, mais des 5 livres que je pourrais lire tous les jours sans jamais me lasser si j’étais sur une île déserte ou que je vivais dans un de ces adorables studios parisiens (ceux qui font moins que la surface légale de location et qui sont souvent insalubres).

Bref, allons-y !

Les liaisons dangereuses, de Pierre Choderlos de Laclos

Pour se venger de Mme de Volanges, la marquise de Merteuil convainc son vieil ami, le vicomte de Valmont, de séduire (entendons : coucher avec) sa fille, Cécile. Comme la jeune fille est une proie un peu trop facile, le vicomte préfère la présidente de Tourvel. S’ensuivent des amours croisées : Cécile couche avec le vicomte pendant que la marquise couche avec le chevalier Danceny ; le vicomte devient l’ami du chevalier et la marquise la confidente de Cécile ; et bien entendu Cécile et Danceny tombent amoureux l’un de l’autre, le vicomte et la présidente aussi.

J’ai ouïe dire que ce roman était hautement imbuvable pour beaucoup. C’est le style du XVIIIe siècle, beaucoup de circonvolutions et de détails, de phrases biscornues et de subjonctif passé. Bon. Il n’empêche que l’histoire est fondée sur l’ironie dramatique. Si on passe sur les coucheries (mais le veut-on vraiment ?), la merveille de ce roman est que tout au long de l’histoire, l’ironie dramatique est à son comble.

Cécile aime Danceny mais ignore qu’il couche avec sa meilleure copine. Danceny aime Cécile mais ignore qu’elle couche avec son meilleur pote. Tourvel tombe amoureuse de Valmont, mais ignore qu’elle est l’enjeu d’un pari entre Merteuil et lui. Mme de Volanges salue l’amitié entre Cécile et Merteuil, sans se douter que Merteuil a programmé le libertinage de la jeune fille. Quant au lecteur, il sait ce que les personnages se disent, mais sait aussi que certains personnages (tous ?) sont de fieffés menteurs et qu’on ne peut décidément pas leur faire confiance.

Bref, il vaut bien les meilleures séries Netflix.

Harry Potter, l’heptalogie de J. K. Rowling

Je ne vous ferai pas l’affront de détailler l’histoire, mais en quelques mots, pour ceux qui vivent dans une grotte équipée d’Internet, Harry Potter, se découvrant sorcier, intègre une école de magie où il vivra différentes aventures au cours des tomes, tout en se battant contre les Forces du Mal.

Ces romans regorgent de clichés. Château hanté, licornes, lutte entre le Bien et le Mal, héros « élu » malgré lui, orphelin qui se trouve une famille dans ses amis… mais si ces romans font partie de mes préférés, c’est pour la richesse de son univers. Richesse qui ne transparaît pas du tout, ou très mal, dans les films.

Un univers qui « casse » un peu la notion de gentils et de méchants, des méchants pouvant s’avérer, finalement, être des gentils Severus Rogue, Drago Malefoy), et des gentils devenant des méchants (Percy Weasley, Xenophilius Lovegood). Contrairement aux histoires classiques, comme les contes de fées, on ne naît pas d’un côté ou de l’autre, on y va à cause de nos choix, avec la valorisation du courage, de l’altruisme, et la dévalorisation de la lâcheté ou de l’appât du gain ou du pouvoir. Ca reste très classique.

Les Misérables, de Victor Hugo

Les Misérables, c’est l’histoire de Jean Valjean, ancien forçat devenu riche par son travail et bon grâce à la foi, qui sauve Cosette des méchants Thénardier. C’est l’histoire de Fantine, la mère de Cosette, qui doit la leur confier et meurt après une longue déchéance. C’est l’histoire de Cosette, enfant tombée en esclavage sauvée par Jean Valjean et qui, devenue une jeune fille, s’éprend de Marius. C’est l’histoire de Marius, bonapartiste en mémoire de son père. C’est l’histoire de Gavroche, un des enfants des Thénardier, devenu enfant des rues, qui meurt dans sa célèbre chanson.

J’avoue que les environ 2000 pages de ce roman sont décourageantes. Beaucoup se contenteront une version abrégée, ou sauteront les parties où il ne se passe rien et où Hugo digresse sur, au hasard, les égouts de Paris, la bataille de Waterloo ou la description détaillée du quartier du Petit-Picpus. Au début, j’étais exaspérée par ces passages, qui ne se comptent pas en deux ou trois paragraphes, mais plutôt deux ou trois dizaines de pages.

Mais au fur et à mesure, j’ai compris que ces digressions n’en sont pas vraiment : Hugo éclaire seulement des aspects du livre. S’il décrit les égouts de Paris, c’est parce que Jean Valjean sauvera Marius en passant par les égouts. S’il parle de la bataille de Waterloo, c’est parce que le père de Marius, bonapartiste, y a été sauvé par Thénardier (qui s’était improvisé dépouilleur de cadavres). Quant à la description détaillée de Petit-Picpus, elle a tout son sens quand on suit aussitôt après la course-poursuite de Cosette et Jean Valjean par l’infâme (et très honnête) Javert.

La Maison des Feuilles, de Mark Z. Danielewski

J’ai déjà longuement parlé de La Maison des Feuilles, qui parle d’un documentaire sur l’exploration d’une maison qui contient une espèce de labyrinthe et celle d’un jeune homme qui annote un essai sur ce documentaire. Si je devais le classer quelque part, je le mettrais dans le rayon des romans fantastiques.

Cela dit, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un roman destiné à faire peur, mais plutôt à nous interroger sur notre vision de la réalité (et de la fiction). Si ce roman est extraordinaire, c’est aussi parce qu’il est lui-même un labyrinthe organisé.

Je ne saurais d’ailleurs le décrire : j’ai essayé et je n’arrive toujours pas à expliquer ce qui me fascine dans ce roman. Car il me fascine. Peut-être l’expérience de lecture, peut-être la folie de ses personnages, peut-être sa façon de réduire en miettes les codes de la littérature.

Ce n’est pas un roman qui se lit, ni même un roman qui se laisse lire. C’est un roman qui, après avoir tenté de vous expulser de ses pages, vous y enferme, vous fait vivre quelque chose de tellement dément qu’il n’existe pas de mots pour l’exprimer.

Et le cinquième ?

Je l’attends toujours. J’ai aimé beaucoup de romans, et certains m’ont énormément touchée, interrogée, fascinée… mais pas au niveau des 4 là-haut.

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