Avant, je pensais comme toi, que le temps était comme un ruban qui se déroulait indéfiniment, toujours vers l’avant. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, je sais que le temps n’est pas un ruban, c’est une immense toile. Tu pars d’un point qui n’est ni le point de départ ni le point d’arrivée, et tu peux aller en avant, en arrière, et même de côté.
Ça, on ne me l’avait pas dit. Ce n’est pas le genre de chose qu’on te dit, sinon personne ne voudrait y aller. On te dit qu’il y a des risques, que tu pourrais te faire disparaître toi-même en éternuant sur ton arrière-arrière-grand-mère, que tu pourrais changer le monde tel qu’on le connaît, en faire quelque chose de mieux mais aussi quelque chose de pire, et que de toute façon c’est pas sûr que tu pourras rentrer. Des banalités, quoi.
Ce qu’on ne te dit pas, c’est que pour rentrer, pour rentrer vraiment, il faut un point de départ. Si tu crois rentrer, c’est que tu n’as rien compris. Le temps n’est pas un ruban, c’est un voyage aux confins de l’impossible. Tu vas tout y perdre, mais surtout la tête.
Alors, tu viens toujours avec moi ?
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