J’ai rencontré une fille lors d’une opération aujourd’hui. La trentaine, le regard malicieux, des cheveux châtains ramenés en arrière avec un stylo. Des Converse bleu ciel. Elle m’a dit qu’elle était bibliothécaire. Elle surveillait du coin de l’œil le môme de sa voisine, sans intervenir comme les autres parents quand il faisait quelque chose d’un peu dangereux.
Il y a quelque chose qui me trouble chez elle. J’ai envie de la revoir, mais pour lui dire quoi ? Je pourrais peut-être l’interroger à nouveau dans le cadre de mon enquête, lui offrir un verre parce qu’elle sera mal à l’aise au commissariat. Au fond, je suis un grand romantique. L’enquête sera un bon prétexte, c’est vrai que la commissaire était furieuse que ce type nous ait encore roulés dans la farine. Et bien comme il faut, en plus.
Ça fait déjà quelques années que le nom de Mika ressort de temps en temps. Les tueurs à gage, ça n’existe pas, sauf dans les romans, sauf Mika. D’après les rumeurs, il aurait plus de 30 accidents à son actif, en plus de 3 homicides avérés. Des meurtres bien préparés, une victime soigneusement nettoyée et déposée la nuit dans un coin peu passant, mais où des habitués la retrouvent au petit matin. Probablement loin du lieu du meurtre.
Et voilà que lorsqu’on parvient à se faire passer pour un client, il nous fait parvenir ce colis… Un putain de cactus dansant et chantant, comme on en trouve des centaines, des milliers probablement, et une carte qui dit : « Peut-être la prochaine fois, mon petit poulet ! ».
Il se fout de ma gueule, c’est évident. S’il me cherche, il va me trouver. Mais dans mon métier, il faut savoir être patient. Je vais commencer par aller voir cette fille. J’ai besoin d’un peu de douceur dans ce monde de brutes.
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