Hortense Merisier

Blog d'écriture quotidienne

#118 Vêtements propres


J’ai trop bien dormi. Je ne sais pas ce que Camille a mis dans sa tisane (elle me l’a dit hier soir, mais j’ai déjà oublié), mais c’était top. Elle est tellement attentive, tellement observatrice, tellement cultivée… Je me demande encore ce qu’une femme comme elle fout avec un mec comme moi. Elle dort encore, le bout de son nez dépasse de la couette. Elle a dû se coucher tard. Elle passe souvent ses soirées à lire, et moi je me suis endormi comme un gros con.

Il va falloir que j’aille au bureau. Heureusement, j’ai toujours quelques fringues dans un tiroir au bureau, une vieille habitude des stups, quand je ne rentrais pas de la nuit. Je ne fais pas un bruit lorsque je me lève à la recherche de mes fringues, mais mon pied se pose sur une latte de parquet qui grince. Camille ouvre aussitôt les yeux, me regarde encore un peu ensommeillée :

« Bien dormi ?

— Je suis désolé, je devais être plus fatigué que je croyais…

— Ne t’inquiète pas pour ça, c’est important de dormir. Si tu cherches tes vêtements, je les ai passés à la machine, ils sont dans la salle de bains. Je me suis dit que tu aimerais avoir des vêtements propres. »


Et j’en ai profité pour installer un logiciel espion sur ton téléphone et te faire les poches. Il me sourit tout enamouré. Ah la la Damien ! Tu me fais fondre, mais nous deux, c’est vraiment la pire des mauvaises idées. Il faudrait que j’y mette un terme, mais il suffit qu’il me serre dans ses bras chauds pour que ma double vie me fasse frémir de plaisir.

Si je dois être honnête avec moi-même, coucher avec le poulet qui cherche à me coffrer est exaltant. Drôle, aussi, parce qu’il me voit comme une petite chose fragile, et pas comme la femme forte, indépendante et maligne que je suis vraiment. Il ne se doute pas une seconde que l’image que lui renvoie Mika et l’image que je lui renvoie ne sont que les deux facettes de la même personne, qui fait des choses stupides et dangereuses quand elle s’ennuie.

J’ai besoin du danger qu’il représente pour canaliser cet ennui et ne pas faire des choses trop dangereuses. Dans mon boulot, il y a des lignes à ne pas franchir, mais c’est de les franchir qui me fait me sentir vivante. Tant que j’ai Damien et sa ligne écarlate, mon cœur bat au rythme de nos ébats.

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