Je m’impose une créativité quotidienne. C’est contraignant. Il y en a qui disent que plus on crée, plus on est créatif, et c’est vrai, en un sens.
Il m’arrive de regarder fixement mon écran en me demandant, pendant de longues minutes, ce que je vais bien pouvoir raconter, idéalement un truc que je n’ai pas encore écrit. Il m’arrive d’écrire le premier mot alors que mon thé a déjà refroidi, et il m’arrive de me lever en catastrophe le lendemain matin parce que j’ai un article qui doit sortir à 8 heures (en plus de celui que je dois écrire pour le lendemain).
Mais en vérité, quand je ne sais pas quoi raconter, je vais surtout à la recherche de la créativité. La créativité n’est pas un truc qui me tombe dessus comme une crotte de pigeon. C’est un quête sans fin de connaissances, d’observations, de réflexions à digérer, croiser, mélanger, en espérant que le résultat ne soit pas trop dégueulasse.
Aujourd’hui, je passe beaucoup de temps à effacer, réécrire. C’est atroce. Ecrire, effacer, réécrire. Un jour pire que les jours où je n’ai rien à dire et où je m’engouffre dans une poussière de trois fois rien. Un jour où j’hésite sur ce que je veux écrire, parce que je ne l’avais pas décidé à l’avance et que ça a changé dix fois à mesure que je posais des mots sur mes pensées. Il va falloir que je perde cette mauvaise habitude.
La créativité quotidienne, c’est contraignant et compliqué. Plus on crée, plus on est créatif, mais ce n’est pas toujours sans mal. Parfois, on se perd en soi-même, dans des sentiers broussailleux, on rebrousse chemin, on se perd encore, on soupire, on s’épuise, on râle, on continue, mais on finit cette promenade bucolique avec les bras couverts de griffures de ronces et les jambes brûlées aux orties.
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