Toi qui viens ici, en cet endroit étrange où se mélangent textes et genres, tu as sans doute remarqué que ce blog ne ressemble à aucun de ceux que tu as croisés. Ici, il n’y a que du texte en noir et blanc. C’est propre et épuré. Pas de pub, pas de couleur, pas d’image ou de vidéo.
Il y a une raison à tout ça.
Je voulais placer le texte au centre, et permettre aux lecteurs de se concentrer dessus. Je ne gagne rien à ne pas monétiser mon travail, à ne pas insérer, ici et là, une petite publicité, à ne pas faire du démarchage outrancier (ouch, trop de négations). C’est un pari risqué de mettre en avant, au premier rang et en pleine lumière ce qui compte vraiment : ce que j’écris. C’est un pari risqué, disais-je, le risque étant que tu n’aimes pas.
Il m’arrive, en dépit de ma persévérance frôlant l’obsession, d’écrire des trucs vraiment merdiques, qui seront seulement linguistiquement justes, à défaut d’être littérairement bons. Ces jours-là, j’en ai des sueurs froides, et souvent je réécris tout au cours de la nuit. Heureusement, il m’arrive aussi, grâce à des corrections répétées, d’écrire des trucs potables, voire agréables, et même de temps en temps vraiment bons.
Dans toutes ces situations : pas de filtre. Je fais le pari que toi, lecteur ou lectrice, tu reviennes quotidiennement me lire, que tu parles de moi à tes amis, simplement parce que tu aimeras ce que j’écris, parce que ça te parlera ou que ça sera ton instant de plaisir de la journée. Je fais le pari de ne miser que sur la qualité.
L’esthétisme en découle. Lorsqu’on veut, plus que tout, placer le texte au centre, le mettre en avant, il y a sans doute beaucoup de possibilités, mais j’ai choisi la plus simple. J’ai essayé de me rapprocher de l’esthétisme d’un livre, et de t’apporter un confort de lecture optimal, à défaut d’être parfait.
Au niveau des couleurs, rien n’est plus naturel pour un lecteur que du noir sur blanc. Au niveau de la police, restons sobres et optons pour une police proche du Times, en plus douce. Evidemment, gardons une police serif (celle avec les petites barres), créée précisément parce qu’elle facilite la lecture. Trouvons une largeur de texte qui n’envahisse pas tout ton écran d’ordinateur, sans quoi tu n’arriveras jamais au bout de la ligne.
Et ensuite, au quotidien, je veille à faire des paragraphes qui ne ressembleront pas à des pavés imbuvables. Je corrige l’orthographe, je vérifie la grammaire. Je paramètre le texte pour qu’il soit justifié. J’insère les espaces insécables (ceux qui empêchent les deux-points de se retrouver tous seuls à la ligne suivante) et les largeurs fixes après les tirets de dialogues (pour que le dialogue soit bien aligné).
Bref, à tout moment, je veille à ce que toi, lecteur ou lectrice, tu te sentes bien en me lisant. Que tu ne te sentes pas agressé⋅e par un accord oublié, par une mise en page trop différente du roman auquel tu t’es habitué⋅e. Parce que, si à un moment tu es distrait⋅e de ta lecture par ces détails (insignifiants peut-être, mais distrayants tout de même), tu risques de perdre de vue l’essentiel : ce qui est écrit, ce que j’écris.
Alors à tout moment, je soigne mes textes, je soigne leur présentation, je soigne la mise en page, je soigne tous ces petits détails pour mettre en avant… eh bien, ma littérature de merde, évidemment.
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