J’ai des lectures variées et Victor Dixen est un nom qui revient souvent, sur les réseaux sociaux et ailleurs. Alors j’ai emprunté un de ses romans à la bibliothèque, histoire de me faire une opinion. Cogito, en l’occurrence. J’ai découvert en l’ouvrant qu’en fait, c’est un roman jeunesse – de 526 pages, tout de même, un bon pavé.
Bon. Je commencerai en préambule par dire que j’étais si peu emballée par ma lecture (que j’ai tout de même finie, histoire de pouvoir me faire une opinion), que j’ai dû prolonger la durée de l’emprunt. Pour moi qui lis… hum, je crois que le mot exact est beaucoup, c’est inédit. J’avais emprunté, le même jour, un roman de Lois Lowry (oui, j’avoue, je suis fan depuis mes 10 ans) et celui-là, je l’ai fini en deux jours.
Cogito raconte l’histoire de Roxane, qui vit dans un monde futuriste où les robots et les IA remplacent progressivement tous les métiers humains et où les GAFA (les corporations) ont pris le pouvoir, y compris sur l’éducation. Elle se retrouve un peu malgré elle sélectionnée pour un stage Science infuse, qui promet de lui injecter dans le crâne tout le programme du BAC. Sans douleur ni effet secondaire. Jusque là, tout va bien ; c’est donc après que tout fout le camp.
Bon. (Je dirai « bon » autant de fois que ça me chante) J’admets que les personnages, pour un roman jeunesse, sont plutôt bien ficelés. Peut-être un peu clichés, cela dit.
L’ado rebelle mais la pauvre elle a perdu sa mère : ✅
Le génie mégalo : ✅
Sa groupie : ✅
Celui qui a grandi dans une secte : ✅
La pimbêche méchante : ✅
Le bogoss élitiste : ✅
Le geek dont on finit par tomber amoureuse : ✅ (etc.)
Côté connaissances technologiques, j’avoue que Victor Dixen a fait des recherches. Il a abordé des technologies qui n’existent à ce jour qu’en labo, comme les réseaux de neurones. Dans les thèmes philosophiques, je l’ai trouvé un peu lourdingue. Pour avoir lu des romans « prétextes à science » comme Le théorème du perroquet ou Le monde de Sophie, je trouve que Cogito est plus un « prétexte à point de vue ».
Peut-être que l’intelligence artificielle détruira le monde, ou peut-être pas. Est-ce que ça sera vraiment important, quand il y aura des canicules en Espagne dès le mois d’avril ? – Oups, ça c’est déjà fait.
Bref, mon opinion : c’est un roman qui traîne un peu en longueur, un peu pesant sur les sujets abordés, et avec une hécatombe de clichés dignes des films hollywoodiens. Est-ce que c’est voulu ? Je n’ai pas posé la question au principal intéressé. Est-ce que je lirai un autre roman de Victor Dixen ? Non. Est-ce que ça veut dire que c’est de la merde ? Non, je comprends pourquoi il a un public : c’est convenu mais intelligent – si, si – et c’est un roman qui fait écho aux angoisses de notre époque – de toutes les époques. C’est un roman qui pose des questions et se termine sur des réponses, des possibilités pour rendre le monde meilleur. Que demander de plus ?
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