Hortense Merisier

Blog d'écriture quotidienne

#220 Les falsificateurs, Antoine Bello


Que considérez-vous comme vrai ? C’est la question que pose ce roman assez fabuleux, qui s’interroge sur la réalité et la croyance.

On y suit Sliv Dartunghuver qui commence sa carrière au sein du CFR, le Consortium de Falsification de la Réalité. Les dossiers du CFR reposent sur une histoire (partiellement imaginaire, partiellement réelle) et des falsifications (pour donner de la matière à ce qui est imaginaire). Tant que vous respectez le Plan et la stricte répartition des tâches, vous pouvez créer des espèces de poisson imaginaires, des scandales économiques ou influer sur les élections d’un pays. Mais le CFR n’est pas une usine à canulars. Ce que Sliv apprendra bien assez tôt.

Je n’aimerais pas être dans la tête de l’auteur. Les références économiques, sociologiques, ethnologiques, politiques, historiques, biologiques, etc., sont si nombreuses que le roman ressemble à une immense nébuleuse où il est souvent difficile de distinguer, sans faire de recherches, le vrai de l’imaginaire, la news de la fake news.

Côté style, c’est touffu mais vraiment très bien écrit, très cultivé, avec un niveau de langue bien supérieur au mien. La narration est aussi très bien ficelée, sans le traditionnel ventre mou du milieu de roman, le ventre mou étant au contraire la principale péripétie.

A lire absolument.

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