Hortense Merisier

Ecriture quotidienne, textes et courtes nouvelles

#428 Néant


Atelier perdu

Rien n’est plus vain que l’écriture. Il ne s’agit pas seulement d’aligner des mots sur le papier ou de leur attribuer un sens sans aller nulle part. Il ne s’agit pas non plus de tendre les fils de pantins glacés pour mimer des vies qui n’existent pas. Derrière tout ça, il s’agit de transmettre une forme d’âme, une sorte de conscience de soi et du monde, un moi qui s’éveillerait dans l’hiver, clignerait des yeux et s’émerveillerait de cette vie naissante.

Rien n’est plus vain que de tenter de transmettre cette conscience, cette âme, dans un monde où la grandiloquence s’étrique et se fissure, se craquelle et se putréfie dans des mots déshumanisés. Et le lecteur relisant attentivement perçoit à la fin que derrière ces mots, rien ne l’attend. Il n’y trouvera que le néant du moi qui se perd et des âmes sans corps, errantes autour des cénotaphes, consciences apeurées et vides de sens.

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