Hortense Merisier

Ecriture quotidienne, textes et courtes nouvelles

#12 L’habitude d’écrire


J’ai une vie simple, presque ennuyeuse, et j’en suis très heureuse. Avoir une vie simple ne signifie pas qu’elle n’est pas riche de ce qui compte à mes yeux. J’ai une belle vue sur un jardin depuis mon salon (rare à quelques kilomètres de Paris), un travail qui me passionne et me permet de relever, presque chaque jour, de nouveaux défis, quelques amis très chers à mon cœur, un amoureux aussi intelligent que gentil, un chat qui me dit bonjour avec un câlin tous les matins.

Ecrire, pour moi, c’est un espace de liberté, mais aussi une nécessité. Si je n’écris pas, j’angoisse, je suis triste comme les pierres, bref ça ne va pas fort (voire pas du tout). Avant (quand j’étais adolescente), j’écrivais tout le temps, mais mon mode de vie d’adulte est très différent. Trouver le temps d’écrire, trouver l’habitude d’écrire, n’est pas aussi simple. Instaurer de nouvelles habitudes est difficile, surtout quand elles imposent de coincer du temps là où on pense ne jamais en avoir.

D’où ce blog. Au début, j’étais presque sûre que je n’y arriverais pas, malgré ma bonne volonté, et j’ai effectivement eu du mal. Aujourd’hui, je n’envisagerais même pas de commencer la journée autrement que par l’écriture. Je me lève à sept heures, idéalement plus tôt. Je fais chauffer l’eau pour mon thé. Pendant qu’il infuse, je prends une douche rapide. Il est sept heures quinze. Je pose la théière, la tasse et l’ordinateur face à la fenêtre et j’écris un article. Voire deux. A huit heures (maximum neuf), je pars au travail.

Où en est mon roman, donc ? Ah, c’est là que la bât blesse. Pas bien loin, mais ce n’est pas grave. J’instaure, doucement mais avec la même ténacité, une nouvelle habitude. Ecrire le soir, aussi. Pour moi. Ce n’est toujours pas mon roman, ce n’est toujours pas grave. Parce que j’ai mis moins de temps à prendre l’habitude d’écrire le soir, alors que je pensais que c’était impossible, que je serais trop fatiguée par le travail.

En réalité, ces deux habitudes d’écriture – un article le matin, une page de journaling le soir – n’ont jamais eu pour objectif ultime d’écrire un article le matin, une page de journaling le soir. Je voulais surtout me réapproprier l’écriture, non pas comme une variable, mais comme un élément de ma vie.

J’ai une vie simple, presque ennuyeuse, et j’en suis très heureuse. J’ai une belle vue sur un jardin depuis mon salon, un travail qui me passionne, quelques amis très chers à mon cœur, un amoureux aussi intelligent que gentil, un chat qui me dit bonjour avec un câlin tous les matins, et j’ai l’écriture, qui ouvre de nouvelles portes sur de nouvelles possibilités, de nouveaux univers, qui me donne la possibilité de créer, d’inventer, d’imaginer, de vivre mille vie. Ma vie est riche de ce qui compte à mes yeux.

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