« Alors comme ça, souffla le vieux chêne, tu t’éveilles chaque été quelques jours, et puis tu meurs et tu revis de nouveau l’été suivant ?
— Ouep, répondit le coquelicot en exhibant ses reflets rouges. Je vois le soleil, les fleurs sauvages, les nuits limpides, les jours d’orage…
— Mais tu ne connais pas l’hiver rigoureux, le printemps frénétique ou l’automne résistant.
— La vie, ce n’est pas d’enchaîner des cycles de joie et de peine pour finir en tabouret ou en allumettes, c’est de vivre pleinement le peu de temps qu’on est là.
— Et les autres ?
— Quoi, les autres ?
— Quand l’hiver est sombre, long et gelé, que font les renards, les écureuils et les rouges-gorges, s’ils n’ont pas un trou où se terrer, un creux d’arbre où s’installer ou une branche pour se reposer ? »
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