Moi, Madame des Poils luisants, déclare à la félinité en liesse, que les habitudes nous sauveront tous.

Le matin, Miou’maine respecte les habitudes. Elle m’appelle pour dire bonjour et nous faisons un câlin d’épaule à droite. Ensuite, je lui dis de se lever parce que bon ça suffit, j’ai faim. Elle prépare son thé et j’essaie de déroger à l’habitude authentique en réclamant à manger tout de suite. Alors elle me dit « non », ce mot inventé par les vétos pour nous martyriser, nous les chats, authentiques maîtres de l’univers.

Quand elle m’a dit son premier « non », elle est complètement réveillée et est un peu plus efficace dans ses propres habitudes. Elle va se mouiller et s’installe devant la fenêtre lumineuse avec un liquide chaud – je n’aime pas quand c’est chaud, mais les humains aiment se faire du mal dès le matin avec de l’eau et du liquide chaud.

Ensuite, après un temps infini – elle prétend que ça ne dure qu’une heure –, elle daigne me donner à manger et s’enfuit en me demandant d’être sage. Là, je fais ma sieste du matin. Ensuite, je me lève, je vais faire caca ou grignoter un bout, et puis je fais la sieste de l’après-midi. Ensuite, je regarde par la fenêtre pour surveiller les pas-potes – ceux-là je les aime pas, quel genre de chat aime traîner dans les jardins au lieu d’être au chaud dans sa maison ?

Ensuite Miou’maine revient et fait ses trucs de miou’main. On s’installe tous les deux devant la grande fenêtre lumineuse et des fois elle met des oiseaux. J’aime bien quand c’est des oiseaux à la fenêtre lumineuse, même si j’arrive pas à les attraper. Mais elle aime mieux quand c’est des miou’mains. Et comme je suis d’une sérénissime tolérance, je ne dis rien du moment qu’elle me laisse monter sur ses genoux pour regarder avec elle.

Ensuite elle me donne à manger, et elle va dans le lit pour préparer mon creux pour qu’on fasse un câlin de l’épaule gauche. Et comme Miou’maine a aussi ses habitudes de sieste, elle fait une longue sieste de nuit.