![Personne en train d'écrire sur un carnet](https://hortensemerisier.com/wp-content/uploads/2024/06/629.jpg)
Je suis quelqu’un qui se pose beaucoup de questions. Tout au long de mes journées, j’ai une foultitude de nouvelles questions. Pendant longtemps, ces questions prenaient toute la place : j’avais besoin de réponses, de certitudes. Et autant on peut trouver facilement si les pingouins ont des genoux ou pourquoi les genoux des flamands roses sont à l’envers ; mais l’existence de Dieu, le sens de la vie ou l’absurdité de la violence, pour n’en citer que trois, sont des sujets beaucoup moins faciles.
Ne pas avoir de réponse à toutes ces questions me provoquait de terribles angoisses. Littéralement, pendant longtemps, ça m’a rendu⋅e malade. Et puis, avec le temps, j’ai appris à prendre le monde avec une certaine philosophie, et à accepter ce que j’appelle l’espace des inconnues. C’est tout ce qui, dans le monde ou dans la perception que j’en ai, n’a pas de réponse.
J’inclus beaucoup de choses dans l’espace des inconnues : les questions sans réponse scientifique, les questions philosophiques, les réponses qu’on ne me donnera pas, mais aussi les réponses qui font plus de mal que de bien. Beaucoup de gens partent du principe que la vérité est toujours préférable, mais je ne suis pas de cet avis : parfois, je préfère ranger mes questions dans l’espace des inconnues que d’aller farfouiller dans la merde – ça éclabousse.
Finalement, je trouve que les questions en disent plus long que les réponses. J’en suis venu⋅e à m’interroger sur les raisons de mes propres questions – j’ai une questionnite aiguë, je vous avais prévenu⋅e⋅s –, mais aussi sur la formulation des questions. Par exemple, la question « est-ce que Dieu existe ? » est mal posée. Il faudrait demander « pourquoi ceux qui croient en Dieu cherchent-ils à (se) prouver l’existence de Dieu ? », parce qu’à la fin, qu’on croie ou pas, c’est valable et légitime, et (dans un monde idéal et respectueux de chacun⋅e) ça devrait être suffisant.
Tout ça pour vous dire que j’ai trouvé l’usage de mon carnet. Ce sera un carnet à questions. J’ai une foultitude de questions à écrire sur une foultitude de pages. Juste les questions – c’est un carnet à questions, pas à réflexions. Ma première question : comment les serpents font-ils l’amour ?
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